Ekphrasis #1
Que dire de cette humanité, le visage, on n’en parlera pas, le jaune comme d’une moitié de citron, suspendu par son bout et de l’autre côté le froid d’une demi-face sans doute d’une femme
blanche, qui les veut, revendique cet étrange composite, pour quel récit qui partirait coiffé d’un chapeau rouge, masquant à peine la mèche d’un roux qui s’éteindrait, et pour barrer le tout le
fourreau d’un sourire, figure du ying et yang à peine sardonique, l’œil en coin, cette immobilité se joue dans le suspens, quelque chose qui ronge l’âme, pas encore persona, peut-être juste un
sens qui tend vers la lumière et ce profond silence qui ne sert plus à rien.
Dessin "Femme Chenille"
Craie sur papier
21x15 cm 2015
Ekphrasis #2
Coulures d’après l’envol d’une brosse trop chargée au-devant des forêts, des sapins au lointain tendus vers l’infini, on hume le parfum d’une sève obsédante, seule rompt une harmonie en ballons
transparents sur fond de roche qui tombe, imagine les cascades, les trois strates qui accrochent les espoirs de cimaise,
ce paysage versant d’un adret mordoré.
Peinture "Nouveau Monde 1"
Pigments ocres sur toile
90x60 cm 2017
Ekphrasis #3
Devine la tempera* à base d’émulsion d’œuf qu’un buisson miroitant de son fond azurite vient gagner sur le jaune, en bas un dentelé d’écume qui pianote fait croire en un reflux de vagues
disparues, contraste entamé, porosité gagnée, lutte contre la couleur combat la pureté, enfin l’acceptation de tout ce mélangé.
Peinture "La Canopée"
Tempera sur toile
80x80 cm 2018